Le
11 avril 2009 :
(10:53
Associu Sulidarità,
www.associu-sulidarita.org
)
Nous
sommes aujourd’hui symboliquement réunis devant la prison de Borgu
pour dénoncer le sort réservé aux prisonniers politiques corses.
Malgré
les effets d’annonces du gouvernement français, malgré une opinion
publique plus que favorable au retour des prisonniers sur la terre
de Corse, il reste plus de 50 prisonniers politiques incarcérés dans
les prisons françaises. En cette période de crise économique, c’est
bien les familles de nos prisonniers que l’on condamne, les femmes,
les enfants, les parents. Il y a une volonté de ruiner ces familles
qui n’en peuvent plus.
L’Etat
français aide massivement les banques, vient se lamenter devant
leurs murs roussis, mais condamne nos familles…
L’Etat
français manipule l’opinion publique, en créant artificiellement les
conditions du non retour des longues peines.
Jusqu’à présent, nous avons pu noter quelques retours – très
médiatisés – de prisonniers à Borgu : il s’agissait systématiquement
de rapprocher des personnes en fin de peine, pour la très grande
majorité, alors que si c’étaient des détenus de droit commun, ils
seraient en liberté conditionnelle.
En
effet, la plupart des prisonniers politiques de Borgu sont
libérables. On envoie à Borgu ceux qui devraient être chez eux et on
manipule l’opinion publique pour faire croire que l’Etat français
tient ses promesses et applique ses lois.
Malgré
les affirmations de Messieurs Copé et Gandolfi-Scheit, que la
Commission Anti Répressive de Corsica Libera et l’Associu Sulidarità
ont rencontré il y a un mois, la situation empire. En effet,
aujourd’hui on ne rapproche même plus les détenus en fin de peine !
C’est
le cas notamment de Christophe Pieri, condamné à 7 ans,
conditionnable dans 6 mois, et auquel la soi-disant justice
française a fait savoir qu’il ne rentrerait jamais à Borgu au motif
qu’il n’a pas le profil ! C’est une réponse et une attitude
scandaleuse et révoltante !
Quel
est le « bon profil » pour l’Etat français ? Celui d’Emile Louis qui
a passé 1 an à Casabianda ? Pour entrer en Corse faut-il être
violeur ou pédophile ?
N’en
déplaise à l’Etat français, les prisonniers politiques corses sont
des patriotes qui se battent pour leurs idées, pour l’avenir de leur
pays, qui ont toujours une attitude irréprochable en prison et qui
bien souvent, apaisent les conflits entre détenus de droits commun
et matons, sauvant quelques fois la mise à ces derniers, ce qu’a
notamment fait Christophe.
Nous
voulons aussi aujourd’hui vous parler du sort fait à Dumenicu
Casimiri, condamné à 15 ans, est qui vient d’être transféré sur la
prison de Tarascon, après plusieurs semaines d’attente aux
Baumettes.
Ce
jeune patriote n’a pas revu son père depuis son arrestation,
celui-ci étant toujours privé de parloir six ans après son
incarcération ! Dumenicu a pratiquement effectué la moitié de sa
peine et sera conditionnable dans peu de temps. Mais l’Etat français
a décidé que la condamnation de Dumenicu ne suffisait pas ! On
condamne aussi sa famille en privant son père de parloirs par le
biais d’un éloignement injustifiable !
Christophe et Dumenicu sont actuellement deux exemples frappant
parmi une liste de prisonniers politiques malheureusement trop
longue.
Le
double discours de l’Etat français est insupportable face à la
souffrance de nos familles. Des parents vont mourir sans revoir
leurs enfants, ce sort inhumain est une torture imposée à nos
familles. Ce n’est pas l’honneur de la France. Cette situation
injuste doit s’arrêter.
Il
faut que tous les prisonniers politiques corses rentrent en Corse,
et pas uniquement ceux en fin de peine, mais également les longues
peines et ceux qui sont en détention préventive.
Nous
condamnons la transgression par la France de ses propres lois.
Nous
rappelons à l’Etat français que l’opinion publique corse s’est
clairement exprimée en faveur du retour des prisonniers, notamment à
travers les Conseils municipaux qui en grande majorité ont délibéré
en ce sens.
Nous
exigeons que tous les prisonniers politiques rentrent en Corse, en
adéquation avec les lois communes, les directives européennes et les
promesses ministérielles et présidentielles.
N’en
déplaise à l’Etat français, tant que régnera l’injustice et
l’iniquité, tant que la seule politique menée en Corse par la France
sera celle du tout répressif, en tant que mère, en tant qu’épouse,
en tant que fille, en tant que sœur, en tant que femme patriote de
notre pays, tant que l’on agressera sauvagement un seul de nos
jeunes, nous serons dans la rue et nous ferons toujours entendre
notre voix.
Associu Sulidarità
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